Je voulais vous partager mon expérience de mes deux après-midis en maternelle. Retour sur la petite chaise avec joie et plaisir !!!
Après plusieurs temps d’échanges, de réflexions et de partages avec les maitresses de la maternelle Sainte Barbe d’Hettange-Grande et dans le cadre de l’éducation à la vie affective et sexuelle, j’ai eu le privilège de proposer des ateliers à une vingtaine d’enfants de grande section.
Cette démarche s’inscrit dans une réflexion bien plus large qui permettra à ces enfants de mieux exprimer leurs émotions, leurs ressentis et de mettre des mots justes sur leurs corps et leurs situations.
Les thématiques abordées étaient centrées sur le corps, l’intimité, l’autonomie, le consentement et les règles de sécurité ainsi que les personnes de confiance.
Ressemblances et différences des corps
Ce qui est semblable entre filles et garçons
Très facilement les enfants ont trouvé beaucoup de points communs entre le corps des filles et des garçons.
Nous avons pu faire plusieurs tours de parole et visiter une grande partie de l’anatomie allant des oreilles aux orteils en passant par le cœur.
Ce qui est différent
Les enfants m’ont partagé avec un peu de gêne les mots qu’ils connaissaient pour parler des parties intimes.
Ils ont parlé de zizi, zezette, nenette, cacahouète, petite fleur, sexe … Certains sont restés muet lors de ce tour de parole, m’expliquant que pour eux “ça” ne se nommait pas.
Spontanément, un petit garçon nous a partagé qu’il avait souvent des érections matinales; j’ai pu lui expliquer que cela était tout à fait normal et physiologique.
Pourquoi en parler ?
Être capable de nommer les mots «pénis», «testicules» et « vulve» est déjà une façon pour l’enfant de représenter ses parties intimes mais également de se protéger des risques d’agressions sexuelles.
Au moment où l’enfant aura besoin de dévoiler une situation désagréable, vous comprendrez assurément s’il vous dit : «Je me suis fait toucher les fesses par …».
Par contre, vous pourriez être confus s’il vous disait : «Je me suis fait toucher les p’tits pains par …».
Intimité et autonomie
A l’aide de la pâte à modeler, nous avons voyagé dans la capacité à développer son autonomie et donc son besoin d’intimité.
La «boule d’intimité» de votre enfant grossit en même temps qu’il grandit, en même temps que son autonomie progresse.
Pourquoi en parler ?
Être capable de choisir de faire certaines choses seul et d’autres accompagné est important dans le développement de l’enfant et de son estime de lui-même.
Comprendre la notion d’intimité pour soi permet aussi de comprendre l’importance de respecter l’intimité de l’autre.
Les émotions
Nous avons pris régulièrement du temps pour revenir au corps, aux sensations et aux émotions.
En début et en fin de séance, nous avons nommé les émotions du moment et les sensations associées, ce qui n’était pas toujours simple comme proposition pour des enfants de cet âge.
Pourquoi en parler ?
Des enfants conscients de leurs émotions sont plus aptes à les vivre en conscience et les utiliser comme des alliés.
Le consentement
Comme le disent les Québécois, nous avons fait des exercices pour savoir si ça faisait «OUI ou NON en dedans».
Les enfants ont pu s’exprimer avec des supports dessinés pour comprendre les bons et les mauvais gestes.
Pourquoi en parler ?
Connaitre les limites de son corps et de l’intimité permet de poser un cadre de sécurité et diminue le risque d’agressivité et d’abus.
Règles de sécurité et de prévention
Enfin, lors du dernier atelier nous sommes venus échanger sur les règles de sécurité générale (qui prévalent aussi en matière de prévention de l’agression sexuelle).
Chaque enfant a pu identifier les personnes de confiance qui l’entourent.
Pourquoi en parler ?
L’apprentissage se fait par étape et répétition.
Les règles de sécurité doivent être intégrées par les enfants au fur et à mesure de leur développement psychique.
J’ai passé un très bon moment ainsi que les enfants et les maitresses.
Je pense avoir permis aux enfants de mettre des mots sur leurs parties intimes, ouvrir des réflexions et entendre d’autres manières de parler.
Un premier pas pour une connexion joyeuse et consciente à son corps et ses émotions.
