22Les bénéfices à apporter une écoute et à accompagner l’intimité des patients

L’abord de la sexualité permet de repérer les conduites sexuelles à risques, de donner des informations adaptées sur les infections sexuellement transmissibles et les moyens de s’en protéger.

Cela est l’occasion de parler des différentes méthodes de contraception afin de prévenir des grossesses non désirées.

Il est également nécessaire de parler du respect d’autrui et de soi afin de dépister et prévenir les violences sexuelles subies et perpétrées. Les patients en psychiatrie constituent une population fragile et vulnérable.

Le fait de se sentir écouté, compris, accompagné et reconnu améliore l’estime que la personne a d’elle-même.

Cela permet également de développer sa confiance, de se sentir considéré comme sujet avec des attentes légitimes.

La relation thérapeutique se voit ainsi améliorée, le climat de confiance s’installe, la cohésion du binôme médecin-patient est renforcée.

Les conséquences du retard de prise en charge

Un diagnostic pas adapté favorise l’installation, l’entretien et l’aggravation des problèmes sexuels.

Il est préférable de prendre en charge les troubles sexuels à la source.

En effet, il est plus simple de comprendre et de gérer une dysfonction sexuelle lorsqu’elle apparait.

Les bénéfices de la prise en charge

La prise en compte de la sexualité en psychiatrie serait un atout dans la prise en charge du patient.

En effet, les dysfonctions sexuelles ont des conséquences négatives sur le patient ainsi que sur la dynamique du couple.

Au niveau du patient :

Les dysfonctionnements sexuels peuvent favoriser le développement d’une anxiété, une nervosité ainsi qu’une dépression réactionnelle.

Ce cercle vicieux (anxiété / troubles sexuels / dépression) est encore plus difficile à prendre en charge et à soigner.

Le patient peut ressentir une culpabilité face à ses troubles, avoir l’impression d’être différent de la norme.

De plus, l’angoisse de performance renforce et aggrave les troubles sexuels.

Cette frustration peut, à la longue, créer une agressivité latente que la personne peut avoir du mal à gérer.

Au niveau du couple :

Les dysfonctionnements sexuels sont sources de souffrances pour les partenaires.

La communication, sur un sujet si complexe et sensible, est souvent à l’origine de conflits et d’incompréhension mutuelle.

La pérennité des troubles sexuels aggravent les troubles relationnels.

 

Bien que les choses évoluent, parler de sexualité reste encore complexe et source de difficultés lors des consultations.

Ecouter, informer et rassurer sont déjà les éléments du début d’une prise en charge.

Les soignants restent des interlocuteurs de première ligne.

Ils ont une place privilégiée grâce à leur capacité d’écoute ainsi que leurs compétences à repérer et comprendre les liens entre le vécu du patient, la pathologie psychiatrique et les traitements.

Il serait intéressant, dans l’avenir, que les médecins ainsi que les soignants paramédicaux puissent parler de manière proactive et positive de sexualité aux patients en psychiatrie afin de renforcer la relation de confiance et ainsi améliorer la qualité des soins.

La mise en évidence des difficultés sexuelles du patient et l’échange sur le sujet sont les premières étapes d’une prise en charge.

Cela permettrait d’éviter l’aggravation et la pérennisation des troubles et de leurs conséquences.

Enfin, il serait avantageux de voir se développer des outils sexologiques en psychiatrie. Actuellement, il en existe peu et sont peu utilisés.

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