La sexualité en psychiatrie

La psychiatrie et la sexualité sont historiquement liées.

Au début du XXème siècle, une théorie soutenait l’existence d’un lien de causalité entre une sexualité déviante et l’émergence de la folie.

D’ailleurs, l’étude de la sexualité a longtemps été considérée comme appartenant au champ de la psychanalyse et de la psychiatrie.

Depuis quelques dizaines d’années, un désinvestissement est apparu.

 

La sexualité et la médecine

La médicalisation de la sexualité et le développement des thérapeutiques médicales spécifiques à la sexologie ont dissocié le biologique et le psychologique.

Pourtant les troubles sexuels sont souvent ignorés auprès des patients en psychiatrie alors que les problèmes sont bien réels.

La sexualité est souvent cachée voire interdite dans les services de prise en charge.

 

Les patients en psychiatrie

Les patients sont décrits pour certains comme vulnérables et manipulables d’où l’importance de les protéger et pour d’autres comme déviants et dangereux desquels il faut se méfier.

Les personnes souffrant de troubles psychiatriques sont animées comme tout à chacun d’envie de réussir leur vie sexuelle et ont le droit d’accéder à un épanouissement individuel.

Les écouter et les comprendre est la meilleure manière de les considérer.

Les troubles sexuels sont plus fréquents chez les patients atteints de troubles psychiatriques que dans la population générale.

Mais ils parlent rarement de façon spontanée de leurs problèmes malgré leurs répercussions physiques et psychologiques.

Les troubles sexuels sont une source de souffrance pour les patients comme pour les partenaires.

Les médicaments en psychiatrie, autrement appelés psychotropes, peuvent avoir un impact négatif sur le fonctionnement sexuel et induire des troubles sexuels, ce qui augmente le risque de diminuer la compliance (acceptation) aux traitements.

Une grande méconnaissance plane sur la sexualité en psychiatrie, teintée de préjugés et de stéréotypes.

A cela s’ajoutent le déni des besoins sexuels des patients et le manque de connaissances des soignants.

 

Les représentations de la sexualité en psychiatrie

Il existe une grande hétérogénéité des représentations sur la sexualité en psychiatrie et elles sont contradictoires et ambivalentes entre elles.

Parfois la sexualité est décrite comme pauvre, banale, solitaire voire absente, étant le miroir de la pauvreté du désir du patient.

D’autres fois elle est affichée comme débridée, perverse, déviante, archaïque et désaffectée.

Parmi les fausses croyances existe aussi l’idée que les patients en psychiatrie n’accordent que peu d’importance à leur vie sexuelle et qu’ils parleraient spontanément de leurs problèmes en cas de besoin.

La sexualité est bien souvent considérée comme secondaire dans la prise en charge en psychiatrie.

 

Les interactions entre les maladies psychiatriques et la sexualité

La maladie psychiatrique

Une grande partie des maladies psychiatriques ont une influence sur le fonctionnement sexuel de la personne.

Ces troubles s’étendent de la gêne à des troubles plus sévères détériorant la qualité de vie et y ajoutant une souffrance importante.

Il a été observé, lors d’études comparatives, qu’il existe plus de problématiques sexuelles chez les patients en psychiatrie que dans la population générale.

Les troubles sont liés à la maladie elle-même et à l’impact socio-économique.

Mais aussi :

Aux traitements psychotropes prescrits

Aux autres maladies

La comorbidité organique associée (diabète, troubles cardiovasculaires, hypercholestérolémie…) ainsi que leurs traitements concomitants ont aussi une influence.

A l’entourage et la dynamique relationnelle

Les conséquences de la maladie et des symptômes associés peuvent influencer la relation de couple et la relation aux proches.

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