Je suis Pascale la Sexo, mon projet est de donner la parole à mes collègues Sexo pour échanger sur nos métiers.
Une femme qui met ses expériences et ses connaissances au service de tous pour un monde plus intégratif et égalitaire.
Nadia Morand est sexologue clinicienne, spécialisée dans le validisme.
Quel est votre parcours professionnel ?
Elle a un parcours assez atypique, elle a commencé par être cheffe de projet informaticienne durant 10 ans puis s’est questionné suite à des événements de vie personnelle et elle a souhaité être entourée par plus de femmes. Elle s’est reconvertie dans la vente de sextoys à domicile pour contribuer à l’émancipation des femmes, de la notion du plaisir et notamment dans le monde du handicap. De fil en aiguille, elle s’est formée à la Sexo.
Qu’est-ce qui vous a motivé dans ce choix professionnel ?
L’influence de son vécu personnel lui a donné envie de développer ses compétences et connaissances.
Ce métier de sexologue a toujours été présent en elle.
Elle s’est créée un réseau à travers une association notamment, elle a repris un cursus en psychologie et a découvert le tantra.
De quelle manière exercez vous ?
L’accompagnement pour elle est centré autour de la parole.
Elle exerce :
– consultation en visio
– à domicile si nécessaire
– formatrice dans les écoles de sexologie, pour les éducateurs et dans des institutions pour des questions de validisme (système de domination sur les personnes en situation de handicap ou perçues comme ayant des maladies chroniques) et de santé sexuelle
– éducation thérapeutique des patients pour des maladies chroniques
Selon vous, quelles sont les compétences nécessaires pour exercer cette profession ?
– grande capacité d’écoute et de non jugement
– pouvoir accueillir les personnes telles quelles sont et où elles en sont
– connaitre ses propres limites, oser les affirmer et se positionner
– curiosité saine et bienveillante sur la sexualité
– capacité à se remettre en question et à être attentive à nos représentations
Oscar Wilde disait “tout est à propos de sexe, sauf le sexe”.
Ce métier nécessite des connaissances et d’être à l’écoute dans plein de domaines (biologie, anatomie, physiologie, anthropologie…)
Par rapport aux connaissances liées à la sexologie et l’intimité, comment faire la part des choses avec toutes les informations présentes dans les formations et sur le net?
Objectivement, il existe plus d’informations scientifiques actuellement sur certains pans qui concernent la sexologie.
Subjectivement, elle conseille de voir les choses de manière large et ne pas rester bloqué dans une vision unique.
La diversité est une nécessité à prendre en compte pour sortir du tout génital et tout biologique.
Quels sont les avantages et les inconvénients de votre profession ?
Avantages :
– un intérêt des personnes sur le sujet
– métier passion, qui nourrit sa curiosité
Inconvénients :
– cet intérêt peut être chronophage
– cela peut parfois impacter les proches
– les demandes peuvent parfois être à côté de la plaque
Pouvez me raconter une journée ou une semaine type ?
Il faut alterner les consultations, les formations, les préparations des formations, la création d’outils et la participation à des conférences, des séminaires, des lectures.
Une fois par mois, elle participe à des supervisions pour analyser sa pratique et prendre soin d’elle en tant que thérapeute.
Quels conseils donneriez vous à un ou un-e étudiant-e qui souhaiterait s’orienter dans ce domaine ?
Bienvenue !
Il faut s’accrocher et bien s’entourer de personnes qui vont comprendre la démarche et vous accompagner.
Un mot, une phrase ou un concept qui résumerait ta vision de la sexualité ou de la vie intime ?
C’est un espace de liberté pour être soi-même, s’épanouir et vivre la relation de diverses manières.
