Il y a ces moments où l’on a la sensation de tourner en rond.
Dans son couple, dans ses relations, parfois même avec soi-même.

On parle, on essaie, on explique…
Et pourtant, malgré toute la bonne volonté du monde, le même scénario revient.
Une discussion, puis une tension.
Un mot, puis une colère.
Un besoin, et face à lui, un mur.

“On en a déjà parlé mille fois, ça ne sert à rien.”
Combien de fois cette phrase résonne-t-elle dans les cabinets de thérapie ?
Elle exprime à la fois de l’exaspération, de l’impuissance… et souvent, une grande douleur.

Et si ce n’était pas un problème de communication ?
Et si ce n’était pas un manque d’écoute ou de volonté ?
Et si, derrière ces disputes qui se répètent, se cachait tout autre chose : un message non entendu, une émotion non digérée, une mémoire encore vivante dans le corps ?

Ces conflits qui reviennent : un signal, pas un échec

Ce que j’observe en accompagnement, c’est que lorsque des tensions se répètent, ce n’est jamais anodin.

Le conflit devient alors la forme visible d’un malaise plus profond.

Un besoin fondamental jamais entendu.

Une blessure ancienne réactivée.

Une partie de soi qui cherche désespérément à être reconnue.

Ce ne sont pas les mots ou les faits qui se répètent : ce sont les émotions non accueillies qui reviennent frapper à la porte.
Et tant qu’elles ne sont pas entendues, elles rejouent leur partition. Encore et encore.

C’est souvent là que la relation se fige.
Chacun campe sur sa position.
L’un se sent incompris. L’autre se sent attaqué.
Et à force, on s’épuise. On s’éloigne.

Une mémoire émotionnelle inscrite dans le corps

Pour comprendre ce mécanisme, il faut se tourner vers notre système nerveux.

Face à une situation perçue comme menaçante — émotionnellement ou physiquement — notre système nerveux entre en mode survie : attaque, fuite, figement ou soumission.

Ce mode automatique est une réponse protectrice. Mais quand il se déclenche dans des relations proches, il peut créer des malentendus profonds.
On ne parle plus depuis notre conscience adulte, mais depuis des parts de nous blessées : l’enfant qui n’a pas été vu, la jeune fille rabaissée, le petit garçon qui n’a pas eu le droit de pleurer…

Et ces parts ne cherchent pas à « gagner » la dispute.
Elles cherchent, profondément, à être entendues, vues, reconnues.

Derrière le conflit, un besoin d’amour ou de réparation

Quand une dispute revient inlassablement, posons-nous cette question :
Quelle émotion n’a pas encore été entendue ici ?

Derrière le “Tu ne m’écoutes jamais”, il y a peut-être :
→ “J’ai besoin d’exister à tes yeux.”

Derrière le “Tu ne me touches plus”, il y a peut-être :
→ “J’ai besoin de sentir que je compte pour toi.”

Derrière le silence, il y a parfois un effondrement intérieur :
→ “Je ne sais plus comment te parler sans me perdre.”

Le conflit n’est donc pas un échec, mais un appel.
Un signal qu’une partie de l’histoire relationnelle — ou personnelle — n’est pas terminée.

Alors… comment en sortir ?

Il ne s’agit pas ici de “résoudre” les disputes.
Mais de changer notre regard sur elles.

1. Ralentir

Quand un conflit s’installe, prendre le temps.
Sortir de l’automatisme. Respirer.
Se dire : “Quelque chose se rejoue ici. Ce n’est peut-être pas ce que je crois.”

2. Observer ses sensations

Revenir au corps.

Où est-ce que ça serre ?

Est-ce que je me sens en sécurité ?

Qu’est-ce que cette scène m’évoque dans mon histoire ?

Le corps est un guide précieux. Il sait avant même que l’esprit comprenne.

3. Exprimer autrement

Oser dire ce qu’il y a sous la colère ou la fuite.
“Quand tu me parles comme ça, je ressens de la tristesse. J’ai peur de ne pas compter pour toi.”
Cela demande du courage. Et parfois un cadre sécurisé, thérapeutique ou soutenant.

4. Chercher l’intention cachée

Derrière une accusation, il y a souvent une tentative de connexion.
Derrière une fermeture, un besoin de se protéger.

Et si, au lieu de demander à l’autre de changer, on cherchait ensemble à comprendre ce que cette répétition essaie de nous dire ?

Et si ce n’était pas “contre” vous… mais pour votre évolution ?

Certaines disputes ne se résolvent pas avec des compromis ou des concessions.
Elles s’apaisent lorsque l’on accueille ce qui se joue vraiment.

Peut-être qu’il ne s’agit pas d’un problème de couple.
Mais d’un fragment d’histoire personnelle qui demande à être reconnu.
Un moment du passé qui a besoin de réparation.
Et l’autre, bien souvent, devient le miroir de ce fragment.

C’est inconfortable, parfois douloureux.
Mais c’est aussi une opportunité immense de croissance et de transformation.

En conclusion…

La répétition dans les disputes n’est pas une fatalité.
C’est une invitation à ralentir, à ressentir, à comprendre différemment.
C’est un appel du corps, du cœur, de l’histoire.

Et il n’est pas toujours possible de le faire seul·e.
C’est pourquoi l’accompagnement thérapeutique existe.
Non pas pour “réparer le couple” comme une machine défectueuse,
mais pour offrir un espace où l’on peut rencontrer ce qui ne peut plus être ignoré.

Alors si tu vis ça en ce moment,
sache que tu n’es pas seul·e.
Et que sous ces tensions…
il y a peut-être une puissance encore endormie,
qui n’attend que d’être reconnue.

🌱 Si cet article t’a touché·e, n’hésite pas à le partager, à me laisser un commentaire ou à m’écrire. Et si tu sens que c’est le bon moment pour toi d’explorer ce qui se rejoue dans ta vie, je suis là pour t’accompagner.
Avec douceur,
Pascale la sexo

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