Les plaintes des patients en psychiatrie

Les maladies en psychiatrie ainsi que leurs traitements médicamenteux ont des conséquences bien souvent péjoratives sur le fonctionnement sexuel du patient.

Ce dysfonctionnement peut apparaître dans toutes les étapes de la réaction sexuelle et également perturber les comportements des patients.

Ainsi nous pouvons observer au niveau des patients :

  • Un appauvrissement de l’imaginaire érotique
  • Une baisse de la motivation à avoir des relations sexuelles
  • Une diminution de la libido ou au contraire une hypersexualité (dans le cadre d’épisode maniaque ou d’attitude compensatrice d’un épisode dépressif)
  • Des conduites à risques (partenaires multiples, infections sexuellement transmissibles, grossesse non désirée…)
  • Des troubles de l’excitation avec des difficultés d’érections pour les hommes, des troubles de la lubrification vaginale pour les femmes
  • Des troubles du plaisir et de la satisfaction sexuelle
  • Des troubles de l’orgasme associés parfois à des éjaculations précoces, rétrogrades, absentes ou retardées
  • Des douleurs durant les rapports sexuels.
  • Une perte de l’intérêt de la sexualité pouvant aller jusqu’à un désinvestissement total de la vie sexuelle

Pourquoi en parler ?

Actuellement, la prise en charge sexologique en psychiatrie n’est pas très opérationnelle.

Il existe encore de nombreuses fausses croyances, des représentations sur la sexualité en psychiatrie ainsi que beaucoup de préjugés.

Certains soignants sont dans le déni de l’importance entre les troubles sexuels et l’observance thérapeutique.

Le profil du patient, l’âge, le sexe et la pathologie psychiatrique, conditionneraient la gêne et la difficulté de la prise en charge de la sexualité du patient.

La sensibilité propre du soignant influencerait la prise en charge sexologique en psychiatrie.

Les raisons au frein à la prise en charge de la sexologie en psychiatrie sont multiples

  • Sentiment d’illégitimité, d’incompétence et d’ignorance
  • Mal à l’aise en tant que conseiller ou thérapeute en ce domaine, crainte de l’impasse thérapeutique
  • Sujet tabou, difficile
  • Manque de temps
  • Crainte de gêner, d’offenser et d’être intrusif
  • Difficultés face à ses propres représentations et normes sexuelles

Les fausses croyances ainsi que les représentations négatives sur la sexualité sont sources de blocages pour aborder le sujet de manière bienveillante.

Importance de parler de sexualité lors des prises en charge

Il me semble que tout cela pourrait être facilité si l’enseignement de la santé sexuelle faisait plus partie intégrante de la formation professionnelle.

De plus, l’observance médicamenteuse est un enjeu majeur de la prise en charge chez tous les patients.

Celle-ci permet l’amélioration de la fonction sociale et de la qualité de vie.

Elle permet une diminution de la fréquence et de la durée d’hospitalisation.

Elle évite l’aggravation de la symptomatique déficitaire et de la désinsertion sociale.

Le fait de ne pas parler ouvertement des difficultés sexuelles en psychiatrie a des conséquences sur l’adhésion aux traitements, sur la qualité de vie et sur la relation médecin-patient.

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